«On dira que les rencontres font les plus beaux voyages.»

«On dira que les rencontres font les plus beaux voyages.»

«On dira que les rencontres font les plus beaux voyages
On verra qu’on ne mérite que ce qui se partage
On entendra chanter des musiques d’ailleurs
Et l’on saura donner ce que l’on a de meilleur»

 

Les jours ont coulé depuis la rencontre, le bloc de neurologie s’est terminée, celui de psychiatrie lui a succédé; la bulle s’est refermée, la vie a continué. Mais je me sens décalée, comme si j’ai grandi trop vite pour le temps qui a passé. Il y a eu un manque de convergence quelque part, deux routes séparées; celle de la vraie vie quotidienne et celle dans laquelle je continue de pousser. Dans un état semi-mélancolique, le spleen s’installe tous les soirs, mais je ne regrette rien de cette rencontre chargée en émotions et en défis. Vous pardonnerez ces écarts de rigueur dans mes écrits, mais si je veux traduire réellement ce qui s’est passé en Tunisie, je dois me laisser aller un peu.

Un ascenseur qui est descendu pour mieux remonter et qui ne semble pas savoir où s’arrêter… c’est dans cette nacelle que je suis présentement.

J’ai beaucoup à dire, je  manque cruellement d’esprit de synthèse.

Reprenons alors du soir des élections où j’ai eu l’impression de vivre dans cet article (http://am2011.ifmsa.qc.ca/08/09/bilan/)de Marc-André quelques années plus tôt au Danemark. Cette immense fierté de voir son amie et collègue remporter la victoire, cette incompréhension devant les résultats: pourquoi voter contre quelqu’un de compétent, dévoué, dédié et qui saura faire avancer la fédération? Je paraphrase Marc-André, mais « Les gens préfèrent ne pas avoir de VPE qu’avoir une personne intègre et ultra compétente?». Toutes ces politicailleries à l’interne, ce drôle sentiment que semble procurer le pouvoir… moi qui l’avait toujours appréhendé, ce pouvoir. Tout ça ne me collait pas à la peau.

J’ai ressenti une vive déception devant mon incompréhension de cette réalité. Et puis, j’ai compris que ce n’était tout simplement pas moi cette réalité. Alors, je me suis sentie détachée et j’ai réalisé pourquoi j’étais là, pourquoi je passais ma semaine de vacances à compter des chiffres nuit et jour. Peu importe cette histoire de pouvoir auquel je n’étais pas intéressée, je pouvais trouver ma place dans la fédération et travailler pour son amélioration.  J’étais là parce que je croyais à l’implication sociale et comment celle-ci pouvait nous rapporter personnellement, mais encore plus collectivement.

Cette fébrilité de se sentir à la bonne place, de savoir que tout ceci nous fait grandir. J’ai compris ceci pendant la rencontre.

Et puisque «le bonheur c’est la poursuite d’objectifs réalisables», je vais tenter de regarder un peu en arrière:

  1. Développer mes capacités d’audit de bilans financiers et raffiner mes compétences en gestion financière: J’ai eu la chance de travailler pendant 6 jours de suite en matière d’audit et d’analyses financières, je peux donc clairement affirmer que j’ai raffiné mes compétences et que j’en ai même développé des nouvelles. Je comprends mieux comment gérer les finances d’une organisation et comment s’assurer un suivi adéquat entre les transactions.
  2. Rester intègre, lucide  et agir en toute transparence pour le mieux de la Fédération: Effectivement, je crois que tout le long de mon travail sur le comité financier, j’ai agi de manière objective et intègre en faisant fi de mes allégeances.
  3. Voir au développement  d’outils afin d’améliorer le fonctionnement et le roulement futur du FC: à voir dans les prochaines semaines avec les autres membres, j’aimerais si possible, développer un  guide de gestion interne du FC afin que la roue ne soit pas à réinventer toutes les fois.
  4. Échanger avec les autres membres et analyser les méthodes de gestion des livres comptables dans les autres NMOs afin de ramener le meilleur au Québec: Malheureusement, je n’ai pas eu le temps. Cependant, j’ai eu la chance d’évaluer notre propre système et de réfléchir à des pistes de solution pour l’améliorer et le rendre plus efficace.
  5. Rendre un rapport complet et compréhensif pour les présidents des NMOs, mais aussi pour l’ensemble des membres de la Fédération: C’est fait! Nous avons même eu la chance de l’expliquer en session des présidents.
  1. Représenter fièrement le projet «Health and Human Rights Conference; Advocating for Refugee Health» du SCORP McGill en le présentant lors des sessions SCORP: J’ai eu la chance de le présenter lors de la deuxième journée, j’ai aussi monté un power point pour le projet qui pourra être réutilisé lors des prochaines rencontres.
  2. Guider le Small Working Group (SWG) sur la réforme de manière efficace et en collaboration avec les participants; tenter de redéfinir la mission et vision du comité, développer une plate-forme de discussion sur le sujet et agir à titre de leader en ce sens. Le SWG a été annulé, car il n’y a pas eu assez de participants inscrits. Je repars avec une certaine amertume face à sujet et une déception marquée devant le manque de leardership et d’intérêt de l’équipe en place à améliorer la structure du comité.

Pour les autres objectifs, il s’agit plus du développement et du renforcement du comité à long terme. Je suis en contact présentement avec le SCORP-Italie afin qu’on partage nos ressources (l’Italien est lisible au moins pour moi!) et qu’ainsi je puisse ré-évaluer les besoins du SCORP-Québec. La création d’un guide de délégué, d’un manuel de passation de tâches plus efficace, de lignes directrices pour la  formation des LORPS… tout ceci est dans un processus actif qui sera implanté dans les prochains mois.

Et pour le reste, je reviens motivée de cette rencontre, en grand processus de réflexion, certes, mais tellement motivée. Je me sens moins naïve, moins enfant devant cette fédération. Je comprends les enjeux de manière plus approfondie; je me sens plus apte à naviguer dans cette atmosphère. Je suis fière de ce que la délégation a apporté à la rencontre, que ce soit au niveau des échanges, des plénières, des prises de position, de la planification stratégique ou des projets.  Je suis encore plus fière de ce que nous rapportons au Québec; pas uniquement des projets et de nouveaux partenariats, mais aussi un enrichissement en tant que personnes.

Nous avons vraiment donner ce que nous avions de meilleur: une rigueur de travail, un partage de connaissances, un dépassement de nous-mêmes, du leadership positif, une ouverture aux autres, une compréhension des enjeux…

Et puis ce voyage, ces paysages ?  Le voyage, je ne sais pas, je n’ai pas vraiment eu le temps de visiter. Mais j’ai eu la chance de rencontrer, de tisser des liens d’amitié et de développer des relations avec des personnes inspirantes, motivées et emballées par IFMSA; des gens qui me ressemblent, des personnes auxquelles je m’associe. Ce monde auquel j’appartient. Alors oui, le voyage a été fabuleux.

En espérant y retourner pour me retrouver à nouveau.

 

 

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