PostGA : Réflexions

PostGA : Réflexions

Nous avons quitté le Renaissance Hotel le 15 août aux petites heures du matin. Direction : Jaipur. À peine assise dans l’avion, que déjà toute la délégation québécoise dormait. Nous n’avons même pas senti l’avion décollé ! Il faut dire qu’il était 5h AM et que nous n’avions pas encore fermé l’oeil de la nuit … étant tous bien trop occupés à faire nos aurevoirs – certains un peu plus déchirants que les autres.

Pendant les quelques jours qui ont suivi la fin du GA, j’ai eu la chance de découvrir l’Inde du Nord : Jaipur, Agra, Delhi. Trois villes complètement différentes, mais présentant tous les mêmes contrastes qui caractérisent tant l’Inde. Entre déchets et animaux en liberté, on retrouve certaines des plus beaux bâtiments au monde. Pauvreté et richesse se côtoient quotidiennement. Modernité et la tradition aussi. Des femmes en sari, des hommes en jean avec des Nike aux pieds, des vieux vélos et des cellulaires dernier cri.

Malgré tout, c’était dans un drôle d’état que j’ai parcouru quelques coins de ce pays intriguant. Encore un peu perdue dans le rêve qu’était le GA. Encore en train de me demander si ce que je venais de vivre était réel.

Au cours de notre parcours, nous avons rencontré à de nombreuses reprises la délégation tunisienne. Et nous avons même eu la chance d’être assis, totalement par hasard, juste à côté des Espagnols dans le train local entre Jaipur et Agra.

En Inde, les distances s’étirent. Un trajet de 250 km entre deux villes peut facilement prendre six heures à parcourir. Ça laisse du temps pour penser ! J’ai essayé de remettre les choses en perspective. J’ai repensé à ces moments magiques, qui ne surviennent que lors des assemblées d’IFMSA. Des moments de pures folies où les esprits se délient : une centaine de personnes dansant spontanément ensemble, dans une salle de congrès, sur « Call me maybe » et « Waka waka », des fou rires qui s’éternisent au point qu’on en oublie la raison initiale, des nouvelles amitiés spontanées, quelques bonnes bières partagées sur le bord d’une piscine, et j’en passe.

Oui, c’était mon premier GA. Et c’était peut-être aussi le GA le plus intense des 61 dernières années. Mais je suis sincèrement contente d’y avoir participé. J’ai maintenant une meilleure idée de ce qu’est un GA, ce qui s’y passe. Je suis aussi mieux outillée pour former et guider de prochaines délégations, de façon à optimiser les retombées de notre présence à l’International. J’ai maintenant des amis, éparpillés aux quatre coins du monde, des amis avec qui je peux me permettre le rêve d’un jour bâtir des projets avec eux, pour améliorer la santé des populations. N’est-ce pas ça, notre but ultime, en tant que médecin ?

Ce GA était également un coup d’envoi pour moi en tant que nouvelle présidente d’IFMSA-Québec. Et sincèrement, avec cette expérience, je me sens beaucoup plus prête à assumer les fonctions reliées à ce poste !

On ne le dira peut-être jamais assez, mais vivre un GA, il faut le faire au moins une fois dans sa vie. On se sent vivants, on est émerveillés, on se pousse à bout, on se dépasse, on ressent plus que jamais les raisons qui nous ont poussés à étudier la médecine, on découvre des étudiants déterminés à changer le cours des choses. On prend du plaisir à apprendre quelques mots dans les centaines de langues qui se côtoient, on se forme en tant que futur médecin, en tant que futur citoyen. On apprend, on apprend, et on apprend tellement : leadership, communication, multiculturalisme, implication, efficacité, engagement, motivation, planification, gestion de stress, les projets, les campagnes. On revient au pays la tête plein d’idées, motivés à bloc. Les liens au sein de la division nationale se tissent, se resserrent, l’équipe se soude.

C’était mon premier GA – et l’expérience était simplement incroyable.

Mon conseil : impliquez-vous et repoussez vos limites.