La réalité virtuelle et la médecine de désastres : un couple fait pour durer!
La journée d’aujourd’hui se dessinait pour être très intéressante sur papier : ce le fut encore plus en réalité! L’horaire était ponctué de conférenciers externes les plus intéressants les uns que les autres. Malgré les longues heures passées dans ce pre-GA, le groupe a toujours autant de plaisir et de curiosité à découvrir les différentes facettes de la médecine en situation de désastres.
Nous avons enfin pu expérimenter avec le fameux jeux vidéo de simulation de désastres dont j’avais tant entendu parlé dans les dernières semaines! Créé par un médecin qui fait présentement son PhD dans le domaine en Italie, cet outil de réalité virtuelle est fantastique pour non seulement aider à pousser notre réflexion plus loin sur les différents algorithmes procéduraux à mettre en marche en cas d’urgence. Par exemple, une personne de mon groupe devait conduire une ambulance jusqu’au site d’un écrasement d’avion et circonscrire la situation pour que le centre d’appels puisse ensuite mieux gérer la logistique de la situation. Plusieurs variables sont à prévoir dans ce genre de situation : le niveau de danger pour les intervenants, la sévérité de la situation, l’accessibilité… Bref, ce jeu de simulation est une manière bien ludique de se pratiquer à appliquer nos nouvelles connaissances en logistique des scènes de désastres.
Nous avons aussi appris un peu plus à propos des différents protocoles de triage. Par exemple, l’algorithme le plus utilisé en est un qui combiné l’évaluation du pouls, de la respiration et de l’état mental de la victime. Il faut que je l’avoue : lorsque j’ai vu cet algorithme, je le trouvais tellement sec et un peu inhumain pour vous dire la vérité. Mais, quand on pense un peu, ça fait beaucoup de sens… Dans ces situations d’extrême détresse, nous voulons avant tout sauver le plus de personnes possible, en dépit du fait que nous n’offrons pas le maximum de soins à tous.
De plus, un conférencier externe venait tout de MSF est venu nous parler de la violence vécue par les travailleurs humanitaires dans le contexte de soins de santé. Même si cela ne survient pas souvent, une fois en est une de trop! Celui-ci nous a aussi parlé de ses expériences en tant que médecin pour MSF et de sa perspective sur les problèmes de sécurité que posent certaines missions. Selon lui, l’indépendance des missions du gouvernement et des militaires en place est cruciale pour assurer la sécurité des travailleurs de la santé donnant des soins dans ces contextes. Lorsque les convois de médecins humanitaires voyagent avec l’armée pour mieux se protéger par exemple, ils se mettent encore plus en danger! Même chose si la clinique médicale prend un parti dans le conflit en cours et ne soigne par exemple que les rebelles.
La partie de la journée que j’ai préférée, sans aucun doute, est le panel d’experts sur la médecine humanitaire au 21e siècle. Les horizons des conferenciers étaient si différents qu’ils apportaient tous une perspective différente sur le sujet : un membre d’une association étudiante qui promeut l’intégration des réfugiés syriens en Turquie, un chercheur dans le domaine e, un médecin dans MSF… C’était bien intéressant!
Bref, cette journée d’ateliers ne pouvait être meilleur, tant au niveau du contenu que de l’enthousiasme et de la passion des conférenciers externes qui nous a selon mieux encore plus donner le goût de nous impliquer dans des organismes qui fournissent des soins en situation de crise!