Quand l’industrie alimentaire s’improvise expert en obésité, les étudiants en médecine répliquent

Quand l’industrie alimentaire s’improvise expert en obésité, les étudiants en médecine répliquent

Lettre ouverte publiée le 1e novembre 2013 suite à une conférence de presse d’un géant de l’industrlie alimentaire à Montréal

En tant qu’étudiants en médecine, nous nous sentons concernés par les enjeux de santé publique. Depuis plusieurs années, nous avons vu, au Québec, une augmentation dramatique du fardeau des maladies chroniques.

Que de grandes compagnies alimentaires comme Coca-Cola se présentent comme faisant partie de la solution à la lutte contre l’obésité nous apparait sournois. Les campagnes de marketing intensives maintiennent l’attrait de leurs produits, mais font preuve de mauvais goût. Ce n’est plus un secret: la quantité de sucre contenue dans les boissons sucrées est un facteur qui contribue de façon importante à l’épidémie d’obésité et de diabète au Québec, chez les adultes comme chez les enfants. Plus encore, la consommation de boissons sucrées est la seule pratique alimentaire constamment liée au surpoids chez les enfants.

La situation est préoccupante: les coûts liés à l’obésité au Québec s’élèvent à au moins 1,5 milliard de dollars par année. Pourtant, des solutions existent. Au-delà des campagnes d’éducation, l’instauration d’une redevance sur les boissons sucrées est un exemple concret et réaliste. Celle-ci permettrait de réduire l’attrait pour ces produits nocifs, en plus de financer des actions de prévention (notamment des programmes de saine alimentation dans les écoles primaires).

Tâchons de faire en sorte que le leadership en prévention se fasse de façon durable, en adoptant une approche unissant les différents ministères pour réduire le poids des maladies chroniques au Québec. Nous avons l’opportunité d’améliorer la qualité de vie des Québécois et de réduire l’impact économique de ces maladies: nous en appelons maintenant au gouvernement de mettre en place les politiques appropriées.

La réponse ne se trouve pas dans les stratégies de marketing féroce des compagnies alimentaires: elle réside dans une stratégie d’action nationale commune.

Consulter notre prise de position sur les maladies non-transmissibles adoptée le 4 mai 2013 lors du Congrès national de printemps.

 

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