Malaise?

Malaise?

Le monde est hétérogène. Des millions de réalités se frôlent doucement, sans trop se toucher, sans jamais se mélanger. Le  propriétaire des trois BMW et de la maison énorme avec piscine chez qui je suis aller à Guatemala City aura-t-il un jour une discussion avec le père de famille qui vit dans une maison de tôle à 15 minutes de chez lui? Le citoyen normal Salvadorien comprendra-t-il un jour ce que c’est que d’être dans un tout inclus quatre étoiles sur le bord du Pacific comparable à celui ou je loge? Les  couples Québécois dans la cinquantaine qui parlent de comptoir de cuisine en mélanine autour de moi sur le bord de la piscine partageront-ils un jour un moment intîme avec un Salvadorien?

À même titre que je vis dans ma petite bulle lorsque je suis à Montréal, j’entre dans une autre bulle hermétique accessible à  une infîme partie de la population mondiale en étant ici. Les pieds dans la piscine, un verre de jus de fruits frais, le soleil, la mer…

Nous sommes réunis ici dans ce luxueux complexe pour parler d’enjeux reliés aux déterminants sociaux de la santé, d’un accès universel aux soins de santé, de populations négligées, d’équité…Devrais-je ressentir un malaise face à l’abondance qui m’entourent? Devrais-je être à l’aise avec ma richesse lorsque je visite les quartiers les plus pauvres de San Salvador, lorsque je croise un itinérant sur Rue Ontario, lorsque je réalise que je fais parti d’une classe sociale incroyablement aisée en comparaison avec l’Homme moyen?

Laisser un commentaire