GA : Incredible India
Comme mentionné précédemment, des problèmes au niveau logistique et financier sont survenus lors de ce GA, modifiant quelque peu l’horaire et l’ambiance habituelle d’une rencontre mondiale d’IFMSA.
Un GA, c’est quelques 800 délégués de partout dans le monde réunis dans un même lieu pour six jours, tous très excités à l’idée de discuter d’échanges, de santé, de projets, d’implication. Des étudiants allumés, motivés, ouverts d’esprit. Dans une assemblée d’IFMSA, Israël et la Palestine s’assoient dans la même salle, l’Espagne et la Catalogne sont en harmonie, la Syrie et le Liban s’échangent des fous rires. L’ambiance est survoltée, les coeurs battent à 100 mille à l’heure.
J’avais été préparée à cette assemblée – ou du moins je le croyais : j’avais lu la Constitution et ses bylaws, les « minutes » des dernières rencontres, j’étais au courant des dossiers chauds, j’avais formé une délégation de huit étudiants. Malgré tout, je crois que personne n’était prêt à faire face à la situation à laquelle nous avons fait face.
Lorsque les problèmes sont survenus, j’ai fait mon possible pour faire en sorte que la rencontre puisse se poursuivre le plus normalement. Je me suis jointe à un comité monté sur le fait, formé de volontaires, pour la plupart des anciens dans IFMSA. Ainsi, à la première journée du GA, moment où 500 délégués n’ayant pas assisté au preGA débarquent fraîchement de l’avion après des voyages parfois longs et pénibles, j’ai couru à gauche et à droite pour faciliter l’enregistrement de délégations, faire des photocopies, monter des systèmes de données, et plus. Ce faisant, j’ai manqué la cérémonie d’ouverture. Est-ce que je le regrette ? Non pas vraiment, car j’ai repoussé mes limites, j’ai pris part à quelque chose qui me dépassait et qui m’insécurisait : j’ai simplement foncé. Et sur le vif, j’ai appris énormément sur la gestion du stress, sur la communication, sur les finances ; et j’ai vu l’envers d’un GA.
Les jours qui ont suivi sont difficiles à séparer : c’est un mélange de rencontres, de plénières, de sessions, de discussions, d’encore plus de rencontres, de suivi avec les délégués du Québec, de courtes nuits, de riz masala, de présentations, de votes, de Mentos à n’en plus finir, de changements de constitution, de quelques siestes ici et là, de nouvelles amitiés, de beaucoup de cappucinos et d’expressos, d’élections, et j’en passe. Au travers de cette longue journée de six jours, j’ai encore une fois testé mes limites : je me suis dépassée, j’ai été stimulée, j’ai vu les rouages internes d’une organisation représentant plus d’1.2 millions d’étudiants, j’ai appris énormément sur la communication interculturelle.
Ai-je des regrets ? Oui, quelques-uns. Je regrette ne pas avoir été plus présente pour ma délégation, de ne pas avoir assurer un suivi plus serré auprès d’eux. Je regrette de ne pas avoir eu le temps de passer du temps individuellement avec chaque d’entre eux pour savoir comment ils allaient, comment ils trouvaient la rencontre, s’ils avaient des questions. J’e regrette aussi de ne pas avoir pu parler à un plus grand nombre de délégués, étant prisonnière de la salle de plénière. J’ai l’impression d’être passée un peu comme un fantôme, vaguant entre les journées.
Malgré tout, il y a eu plusieurs réussites et des bons coups à souligner. Nous avons signé un bon nombre de contrats pour nos échanges : les étudiants québécois vont être contents! Nous avons également publicisé plusieurs projets d’IFMSA-Québec comme le Colloque de Santé Mondiale, INcommunity, Fiers et en Formes, les formations prédépart SCOI, le nouveau cours à option « Médecine sociale » à l’Université de Montréal. J’ai réussi à créer des liens avec d’autres délégués, dans le but d’avoir des relations à long termes intéressantes, ce qui était un autre de mes objectifs. Nous avons renforcé les liens avec AMSA-USA, ce qui pourrait s’avérer très bénéfique pour IFMSA-Québec. Aussi, j’ai été publiée dans le MSI26, MSI étant la publication officielle des assemblées générales d’IFMSA. (Pour un point de vue plus général de ce qui a été accompli lors de ce GA, voir ma prochaine entrée.)
Je suis aussi fière de pouvoir dire que j’ai pleinement participé aux sessions et aux plénières, ces hauts lieux décisionnels. Je suis intervenue à plusieurs reprises et je n’ai pas eu peur de parler ni de dire mon opinion, même si ce n’était que ma première assemblée générale d’IFMSA. Je me suis engagée dans des débats, et surtout, j’ai fait des rencontres simplement extraordinaires. Des gens motivés, passionnés, ouverts d’esprit, avec des pensées constructives, qui veulent réellement voir un changement dans ce monde. La phrase clichée de Ghandi a peut-être été répétée plusieurs fois dans cette assemblée, mais culturellement parlant, elle a pris tout son sens lors de cette assemblée en Inde : « Be the change you want to see in the world ». Et je peux vous assurer que les médecins de demain ont cette pensée ancrée dans leur coeur!