Fiers et en forme en Turquie
J’ai présenté Fiers et en Forme à la foire des projets aujourd’hui, et j’ai été agréablement surprise par l’attention que ça a eue ! J’en ai profité pour poser des questions aux passants intéressés, afin de rendre la présentation plus interactive, et afin de répondre à certains objectifs que je m’étais fixé avant le MM. Je demandais donc aux intéressés s’ils avaient remarqué une tendance chez les médias à représenter un modèle de beauté unique, et s’ils voyaient comment cette tendance pourraient avoir un impact chez les enfants et les adolescents. J’ai également demandé comment ce sujet était discuté dans leur pays, et si des solutions ont été envisagées. Puis, évidemment, j’ai présenté le fonctionnement et les objectifs de Fiers et en forme. J’ai trouvé toutes les discussions extrêmement intéressantes, et je vois vraiment un intérêt de la part de plusieurs personnes envers ce projet.
J’ai reçu des réponses intéressantes de la part de certains NPOs. Par exemple, une étudiante de Tunisie m’a dit qu’elle reconnaissait l’idéal unique de beauté dans les médias, mais que celui-ci avait peu d’effets sur les jeunes, pour une raison culturelle : selon elle, les enfants tunisiens sont éduqués dès le départ à avoir une saine estime de soi, en se définissant par leurs qualités personnelles et intellectuelles plutôt qu’uniquement par leur apparence. Un étudiant de Croatie a également reconnu la standardisation de la beauté dans les médias, mais a expliqué qu’en Croatie, un programme gouvernemental sur le contrôle de l’obésité fait en sorte que la plupart des enfants sont sains, actifs et conscients de l’importance de la santé, ce qui fait qu’ils ont moins tendance à avoir des problèmes d’estime. Puis, des filles de Tanzanie m’ont expliqué que ce problème semblait peu présent dans leur pays, surtout parce que les médias nationaux présentent des corps représentatifs de la population générale. D’un autre côté, une étudiante turque m’a dit que ce problème est très présent en Turquie, mais que personne n’en parle parce qu’il entre dans la catégorie taboue des problèmes de santé mentale. Selon elle, il y a également un lien très clair entre les idéaux de beauté genrés (la femme mince et l’homme musclé) et la définition binaire des genres. Super intéressant comme discussion !
Toutes ces discussions m’ont apporté beaucoup de connaissances en terme d’estime de soi dans un aspect plus global. J’ai également l’impression d’avoir apporté des idées aux autres : quatre NPOs de pays différents m’ont demandé mes coordonnées parce qu’elles ont été intéressées à initier ce genre de projet dans leur pays. J’ai l’impression que ce sont surtout les Européens qui sont intéressés à appliquer ce genre de projet, bien que les personnes de pays arabes et latino-américains en reconnaissent l’utilité. Le seul pays qui avait déjà commencé à faire un projet similaire a été la Grèce. Par contre, plusieurs NPOs qui m’ont visitée avaient l’air intéressés à le faire aussi. J’ai reçu plusieurs questions concernant notre méthodologie, la façon dont nous formons nos présentateurs, ainsi que l’impact que nous pensons avoir sur les jeunes. J’ai pu donner quelques conseils, comme celui d’ajouter le sujet de la puberté aux discussions avec les enfants afin de les intéresser davantage (d’après mes expériences, les enfants ont souvent beaucoup de questions sans réponses concernant la puberté, donc en parler en même temps que l’estime de soi entraine beaucoup d’intérêt).
J’ai tellement d’autres choses à ajouter, mais ce statut commence à être long ! Je suis vraiment contente d’avoir partagé avec les autres NPOs sur ce sujet qui me tient à coeur. J’ai été surtout surprise que le projet ait attiré autant de gens alors que j’avais très peu préparé d’effets visuels en raison des examens de mi-session. Je crois que ça prouve que le contenu de ce projet est réellement intéressant et pertinent au niveau global, ce qui me rend d’autant plus reconnaissante d’en être en charge. Vraiment, le seul hic, c’est que je n’ai pas eu le temps d’aller visiter les autres kiosques !
Djamila. 🙂